The Three Golden Keys di Peter Sìs è apparso nel 1994 per I tipi di Doubleday negli Stati Uniti. Posseggo l’edizione francese di Grasset dell’anno successivo, estremamente fedele nel formato e nella stampa, e per un buffo malinteso dedicata e autografata dall’autore.
The Three Golden Keys de Peter Sìs est sorti en 1994 chez Doubleday aux Etats Unis. Je possède l’édition française éditée par Grasset en 1995, qui est extrêmement fidèle à l’édition originale et dédicacée et autographiée par l’auteur suite à un drôle malentendu.
Molte analisi si potrebbero fare sull’albo: sulla sua struttura, le scelte compositive, il ritmo narrativo, i rimandi iconografici e quelli autobiografici, la tecnica.
Ma quello che mi sembra faccia di questo albo un unicum nel mondo immenso del libro illustrato è l’assoluta fedeltà ad un’identità fisica, di luogo e ambiente.
Mi è all’improvviso parsa come un’evidenza lampante alla lettura del saggio di Christian Norberg-Schulz, Genius Loci.
On pourrait étaler plusieures analyses de l’album, étudier sa structure, les choix dans la composition, le rythme de la narration, les références iconographiques et celles autobiographiques, la technique.
Mais ce qui me semble faire de cet album un unicum dans le monde immense du livre illustré est sa fidelité absolue à une identité physique, celle des lieux.
Ceci m’a paru soudain telle qu’une évidence pendant la lecture de l’essai de Christian Norberg-Schulz, Genius Loci.
Il teatro della rappresentazione è Praga, un luogo dove ogni pietra è pregna ed esprime un’identità forte, un genius loci, appunto, che si perpetua e si incarna continuamente nella città. La storia di Sìs è portata da questa presenza, una sorta di nume tutelare, che individua ogni passaggio e ogni pagina.
Le theâtre de la répresentation est Prague, un lieu où chaque pierre est impregnée et exprime une forte identité, un genius loci, qui s’incarne perpetuellement dans la ville.
L'histoire racontée par Sìs est portée par cette présence, une sorte de dieu tutélaire qu'on retrouve en chaque passage et chaque page.
Il tempo scorre ed è un fatto compiuto. Il racconto per immagini di The Three Golden Keys equivale ad una visione. La precisione dell’evocazione sta proprio nel captare l’immutata presenza dello spirito della città che abita i luoghi da sempre. D’altra parte l’intreccio ben congegnato interpella al presente il passato, e lo depone infine nelle mani del futuro. L’avventura raccontata e la ricerca appassionante del protagonista (che è poi lo stesso autore) si svolgono nella dimensione potente e illimitata del ricordo, che attinge e sconfina nell’immaginazione e nel sogno per procurare connessioni, rimandi, completezza. Particolare e universale si confondono e si intrecciano, l’uno sostiene ed è parte dell’altro: la storia è di un singolo individuo e quella di molti.
Le theâtre de la répresentation est Prague, un lieu où chaque pierre est impregnée et exprime une forte identité, un genius loci, qui s’incarne perpetuellement dans la ville.
L'histoire racontée par Sìs est portée par cette présence, une sorte de dieu tutélaire qu'on retrouve en chaque passage et chaque page.
Il tempo scorre ed è un fatto compiuto. Il racconto per immagini di The Three Golden Keys equivale ad una visione. La precisione dell’evocazione sta proprio nel captare l’immutata presenza dello spirito della città che abita i luoghi da sempre. D’altra parte l’intreccio ben congegnato interpella al presente il passato, e lo depone infine nelle mani del futuro. L’avventura raccontata e la ricerca appassionante del protagonista (che è poi lo stesso autore) si svolgono nella dimensione potente e illimitata del ricordo, che attinge e sconfina nell’immaginazione e nel sogno per procurare connessioni, rimandi, completezza. Particolare e universale si confondono e si intrecciano, l’uno sostiene ed è parte dell’altro: la storia è di un singolo individuo e quella di molti.
Le temps passe est c'est un fait accompli. Le récit par images de The Three Golden Keys équivaut à une vision. La justesse dans l'évocation réside précisément dans la capacité de capter la présence immuable de l'esprit qui habite la ville depuis toujours. D'ailleurs l'intrigue interpelle au présent le passé, et le dépose à la fin aux mains du futur. L’aventure racontée et la recherche passionnante du protagoniste (qui de plus est l’auteur) se déroulent dans la dimension puissante et illimitée du souvenir. Souvenir qui puise et dépasse dans l’imagination et le rêve pour instaurer connexions, renvois, finitude. Particulier et universel se fondent et s’entrelacent. L’un soutient l’autre et il en fait partie: l’histoire est celle d'un individu et d'une multitude.
On retrouve dans l'album de Sìs la même image de la ville décrite par Norberg-Schulz en tant que "pierre précieuse", qui varie selon les changements d'atmosphère des saisons et du jour, mais qui reste toujours fidèle à elle même. On retrouve aussi le mystère caché dans le mélange de classique et romantique des architectures, dans la fusion des styles et provenances différentes, dont le Genius loci dévient le catalyseur. On retrouve aussi la double inspiration de la ville à l'horizontalité et la verticalité, l'être à la fois encrée à la terre et tendue vers les cieux. Enfin ce qui frappe est la capacité exquise de savoir capturer l'essence et l'atmosphère d'un lieu pour en dresser un portrait introspectif comme s'il s'agissait d'un être vivant.