martedì 14 febbraio 2017

Less is more (version française)


Souvent entre contenu et conteneur s’instaure un dialogue, et ce rapport stricte entre ce qui contient et ce qui est contenu, entre moyen et substance on pourrait dire, arrive jusqu’à l’idéntification. Dans ces cas l’un complète l’autre, l’explique, le définit. Impossible de les séparer. D’autre fois, au contraire, le conteneur dévient particulierement precieux, car il nous devoile une partie de l’oeuvre (et de son créateur) autrement cachée. C’est en ceci que porte le travail extraordinaire Less in more de Illés Sarkantyu, intérpretation vive du travail d’un autre photographe, Lucien Hérvé. Un travail hors du commun.



Lucien Hervé (son veritable nom était László Elkán) est connu pour avoir été l’un des plus grandes photographes d’architecture de l’après guerre, le photographe attitré de Le Corbusier et d’autres architectes célébres, Alvar Aalto e Oscar Niemeyer entre autres. On a souvent écrit sur la pureté et précision de son oeil, loué sa grande rigueur, l’économie de moyens et à la façon, toute à lui, de se tenir sur la limite entre abstraction et figuration, dans le but d’arriver à montrer l’idée, le dessein par delà l’apparence extérieure des choses.



 

Lucien Hérvé, Le Coubusier en Inde et Haute cour de Chardogags (droits Hérvé)

Illés Sarkantyu, à son tour hongrois et photographe, avait connu Hérvé en 2003 lors d’un projet personnel, un série de portraits d’artistes et intellectuels hongrois vivant en France. Entre de deux photographe s’était alors instauré une amitié, bien que 60 ans les separaient. A la mort de Lucien Hérvé en 2007, sa veuve confie au photographe Illés Sarkantyu la tâche de gérer le patrimoine photographique de son mari.


Pour commencer, simplement dans le but de classer la grande quantité de materiel existant, Sarkantyu ordonne, photographie et numérise les chemises de rangement et les planches contacts se trouvant dans le studio d’Hérvé. 
Mais c’est seulement quelques années plus tard, en travaillant à une commande de documentaire filmé sur Hérvé, qu’il réalise d’avoir là du matieriel précieux.

Sarkantyu se confronte à cette question: comment évoquer l'homme alors qu'il n'est plus?
 Sa classification des photographies de chemises de classement d'Hervé lui reviennet à l’esprit. A travers l’assemblage d’annotations, perforations, pastilles colorées, écriture, étiquettes, bouts de scotch, etc… elles temoignent, au délà de ce qu’elles contiennent, de la créativité quotidienne du photographe.



Sarkantyu decide alors de revenir à l’atelier et c’est là qu’il découvre et récueillie toute sorte de petits papiers, d’objets mystérieux, de cahiers, de jaquettes, d'intercalaires travaillés, traces intimes de l’homme créateur, parlantes et spontanées, qui complètent par contraste le travail officiel du photographe, plus soigné, réfléchi et construit. 

Cette intuition mène Sarkantyu à une vèritable enquête sur l’oeuvre de son aîné (sa pensée, sa methode, ses intentions artistiques) et un travail finale où il intérprète tout ce materiel à travers ses propres photos. Ce tête à tête abouti à un premier projet Memorandum et ensuite à l’expo Less is more (de la cèlèbre phase de Mies van der Rohe fondement de d'architecture contemporaine et du travail d'Hérvé) qui commence à être proposée en 2013.

Les deux séries photographiques de Sarkantyu complètent l'œuvre de Hérvé, en nous proposant l'homme derrière l'image officielle, un homme qui, avec plaisir et sens du jeu, a consacré chaque instant de sa vie à la création. 


Toutes les images du post sauf différemment marqué appartiennent au projet Memorandum et à la série Less is more pour la toute dernière (droits Illés Sarkantyu).